Rencontre avec Mélanie Elbaz : du studio photo aux retraites holistiques
Avant Mandala Project, il y avait les plateaux photo. Pendant dix ans, Mélanie Elbaz travaille comme photographe de mode entre Paris et Londres. Les lumières, la cadence des shootings, les voyages express, tout cela forge son regard et son sens du détail. Pourtant, derrière les images léchées, une question grandit : comment créer un espace où la beauté ne serait pas uniquement esthétique mais aussi vibratoire ? Cette interrogation devient le fil rouge qui la conduira vers le yoga, l’Ayurveda et la création des retraites Mandala Project.
Un tournant intérieur en Inde
En 2016, Mélanie prend une décision radicale : mettre son appareil photo de côté pour quelques mois et partir en Inde. Direction Rishikesh, berceau du yoga. Elle y suit une formation intensive en Hatha Yoga, se plonge dans l’étude du pranayama et découvre les soins ayurvédiques. « J’ai compris que le corps n’est pas un accessoire mais un temple. J’ai compris que la respiration est un médicament gratuit », confie-t-elle. Les matinées commencent à cinq heures par des mantras, se poursuivent par des asanas et s’achèvent par des discussions philosophiques. Chaque jour, un puzzle intérieur se recompose.
Ce voyage n’est pas qu’une parenthèse ; il agit comme un portail. Au retour en Europe, Mélanie ressent l’appel d’un nouveau projet. Elle veut créer des espaces où l’on se sent vu, entendu, nourri. Mandala Project naît de cette vision : un cercle dans lequel chaque participant devient un pétale, et où l’ensemble dessine une œuvre collective.
Une alchimie entre Ibiza et le Kerala
Mélanie connaît Ibiza depuis l’enfance. L’île est sa deuxième maison : elle y trouve une lumière particulière, une énergie féminine et sauvage. « Ibiza, c’est ma muse. Elle m’enseigne la joie, le lâcher-prise et la magie du lever de soleil », explique-t-elle. Le Kerala, lui, incarne la profondeur et l’ancrage. En mariant ces deux destinations, Mandala Project propose un voyage complet : la structure indienne pour se recentrer, la créativité ibizienne pour rayonner.
Dans chaque retraite, Mélanie choisit soigneusement les lieux, les professeurs invités, les musiciens pour les bains sonores, les chefs pour la cuisine holistique. Rien n’est laissé au hasard. Elle apporte une attention particulière aux détails visuels : les autels décorés de fleurs, les carnets offerts aux participantes, les playlists qui accompagnent les rituels. « Mon passé de photographe m’aide à créer des ambiances. Je veux que l’on se sente dans un cocon où tout est beau, parce que la beauté ouvre le cœur. »
Une pédagogie qui passe par le vécu
Mélanie n’enseigne pas uniquement des postures. Elle partage un art de vivre façonné par son expérience personnelle. Chaque matin, elle co-anime le breathwork, encourage l’écriture intuitive, propose des discussions sur le féminin sacré. Elle aime dire que Mandala Project est une “école de sensations”. Les participantes apprennent à sentir le vent sur leur peau, à goûter un fruit avec lenteur, à écouter leurs émotions sans se juger. Mélanie raconte souvent des anecdotes pour illustrer ses enseignements : la première fois où elle a osé chanter un mantra, la peur de ralentir dans un monde qui valorise la vitesse, la joie d’écouter le silence.
Créer une communauté vivante
Au-delà des retraites, Mélanie cultive un lien durable avec la communauté Mandala. Elle anime des cercles virtuels, partage des routines de yoga, envoie des lettres d’inspiration. « Les retraites sont des catalyseurs, mais la transformation se joue au quotidien. Je veux que chaque personne reparte avec une boîte à outils utilisable dans la vraie vie. » Sa présence sur Instagram reflète cette intention : pas de pose parfaite mais des moments de vrai, des coulisses, des réflexions sur le doute et la confiance.
Ce qui frappe, c’est l’écoute dont elle fait preuve. Mélanie mémorise les prénoms, les histoires, les aspirations de chacun. Elle crée un espace où l’on se sent immédiatement accueilli. « Je ne suis pas une gourou, je suis une facilitatrice. Mandala Project n’appartient pas à Mélanie, il appartient à tous ceux qui viennent et qui y laissent une trace. »
L’avenir de Mandala Project
Interrogée sur ses rêves, Mélanie évoque la création de programmes hybrides mêlant retraites en présentiel et accompagnements en ligne, la publication d’un livre de rituels et l’envie d’inviter davantage d’artistes, de thérapeutes, de femmes médecines. « J’aimerais que Mandala Project continue de grandir sans perdre son âme. Nous restons une structure à taille humaine, proche des gens. »
Si vous croisez Mélanie lors d’une retraite, vous la verrez souvent à l’aube, carnet à la main, en train d’écrire ses intentions pour la journée. C’est là que tout commence, dans ce moment suspendu où l’on choisit la qualité de son regard. Mandala Project est le reflet de cette attention : une invitation à s’ouvrir, à se transformer et à célébrer la vie.